Unité 7 : Israël, union de l’individu et de la Nation ;
Union du masculin et du féminin, de la Sagesse חכמה et de la Royauté מלכות.
Fort de ce que nous avons exploré dans les unités précédentes, envisageons maintenant le « concept Israël » à l’image des nombres.
Un chiffre pris isolément, si élevé soit-il, exprime une quantité définie, limitée : une finitude. Mais les chiffres considérés ensemble, les uns à la suite des autres dans une suite infinie, expriment justement… l’infini.
Pris dans cette perspective, aucun chiffre n’est une fin en soi — ni parmi les valeurs positives, ni parmi les négatives. Chacun constitue un maillon essentiel d’une chaîne sans fin. Que l’un vienne à manquer, et c’est une brèche qui s’ouvre : un vide, une rupture, une discontinuité. L’équilibre de l’ensemble s’en trouverait altéré. Néanmoins, la suite subsisterait — fragilisée, incomplète, habitée par ce manque, et d’une certaine manière, luttant pour ne pas se laisser aspirer par ce vide pourtant si insignifiant aux yeux de cette chaîne sans fin. Mais ce vide, si discret soit-il, déstabilise silencieusement toute la structure de cette suite numérique infinie.
Les chiffres illustrent donc parfaitement cette tension entre finitude individuelle et infinitude collective.
Et si cette dynamique valait aussi pour Israël ?
Un individu, pris isolément, est comme ce chiffre-maillon. Mais l’ensemble Israël, dès lors qu’il reste uni dans un mouvement de continuité vivante, forme un tout sans fin.
Comme nous l’avons vu précédemment, les lettres hébraïques — tout comme les nombres — incarnent cette tension entre fini et infini. Chaque lettre est à la fois une valeur numérique définie – s’inscrivant dans une suite sans fin – et un réservoir de déploiement. Elle peut s’ouvrir, révéler depuis son sein d’autres lettres contenues en germe, qui, une fois mises au jour, peuvent à leur tour se déployer. Ce processus, en théorie, ne connaît pas de limite. D’une certaine manière, il évoque de manière allusive le tout premier commandement de la Torah :
« Fructifiez et multipliez ».
Par métaphore, chaque lettre peut être considérée comme une énergie-mère, contenant en elle des énergies-enfants encore dissimulées.
Ce processus — comparable à un accouchement symbolique — voit l’énergie-mère donner naissance à ses propres potentialités, à des lettres nouvelles, prêtes elles aussi à se déployer.
Nous avons vu dans l’unité 3 que la correspondance numérique entre le premier verset de la Torah et le nom Israël (ישראל) résulte d’un double déploiement de ses lettres.
La valeur 2.701, révélée au terme de ces deux déploiements, semble donc indiquer que les enfants d’Israël sont eux aussi appelés à s’inscrire dans ce mouvement d’engendrement et de continuité.
Cette correspondance énergétique trace une voie : elle appelle à la collectivité, à s’inscrire dans ce tout appelé Israël.
Et la Torah nous avertit :
Si Israël se coupe de ce processus — s’il refuse de se déployer, de se relier, de s’unifier au concept de « Israël Un » (ישראל אחד) — alors il se détache de cette énergie fondatrice, celle du verset premier, valeur 2.701, point d’origine de toute la Genèse et non soumis au temps « matérialisé » (voir unité 3 : le temps et le « non temps » incarnés dans le nom Israël ישראל).
Israël (ישראל) et son « complémentaire » : מבגתכ
Nous avons vu que par le procédé de l’ATBACH (אתבש) — alphabet miroir, porteur de la dimension féminine — Israël (ישראל) devient מבגתכ.
Portés par ces dimensions masculine et féminine des alphabets classique et ATBACH, considérons ce dernier — pour appuyer notre développement — comme l’épouse symbolique de l’alphabet classique.
Tout comme nous l’avons fait pour Israël, appliquons un double déploiement aux lettres de מבגתכ, épouses symboliques des lettres de ישראל.
Concernant les règles de déploiements de cette unité : les lettres ה (hé) et ו (vav) sont déployées avec le א (alef), comme ceci : הא ואו (→ שם מה Chem Mah : ע’היצירה monde de la formation). Et la lettre TAV sans le י yod, comme ceci תו.
מבגתכ | כ | ת | ג | ב | מ | |
כף | תו | גימל | בית | מם | ||
כף פה | תו ואו | גימל יוד מם למד | בית יוד תו | מם מם | ||
1.859 | = | 185 | 419 | 257 | 838 | 160 |
Or, cette valeur 1.859 correspond exactement à la valeur des lettres cachée du 1.130ᵉ verset de la Torah, dans Béréchit 38,10 :
« וירע בעיני יהו-ה אשר עשה וימת גם אתו »
« Ce fut mauvais aux yeux de Hachem ce qu’il faisait ; Il fit mourir lui aussi. »
Ce verset s’inscrit dans un contexte tragique : deux des fils de Yehoudah (יהודה) meurent pour avoir refusé de féconder leur épouse.
Rachi commente ainsi le verset précédent (38:9) :
« Il (Onan אונן) battait le blé à l’intérieur et vannait à l’extérieur » — autrement dit, il émettait sa semence hors de sa femme.
La valeur totale de notre verset est 2.236, et lorsque l’on remplit toutes ses lettres, elle atteint 4.095.
La différence — 4.095 – 2.236 = 1.859 — correspond aux lettres cachées, en bleu dans notre tableau :
387 | 1+6 + 6+4 + 10+300 + 10+50 | ואו יוד ריש עין | וירע |
546 | 10+400 + 10+50 +6+4 +6+50 +6+4 | בית עין יוד נון יוד | בעיני |
19 | 6+4 + 1 + 1+6 + 1 | יוד הא ואו הא | יהו-ה |
480 | 30+80 + 10+50 + 10+300 | אלף שין ריש | אשר |
121 | 10+50 + 10+50 + 1 | עין שין הא | עשה |
63 | 1+6 + 6+4 + 40 + 6 | ואו יוד מם תו | וימת |
120 | 10+40+30 + 40 | גימל מם | גם |
123 | 30+80 + 6 + 1+6 | אלף תו ואו | אתו |
1.859 |
Pourquoi cette correspondance entre les lettres « épouses » d’Israël déployées à 2 repises, avec les « lettres cachées » de notre verset ?
Parce que, dans notre métaphore, ces lettres représentent les enfants — ce qui doit naître, ce qui est appelé à émerger du sein de ce qui est déjà là.
Elles sont la descendance potentielle, les énergies voilées en attente de déploiement.
Or, le geste de « se retirer de sa femme et émettre sa semence hors d’elle » est un refus clair d’engendrer.
C’est une rupture avec le principe de continuité. En refusant ce mouvement, on s’extrait du flux vivant de l’ensemble Israël.
Alors, à l’image de la suite infinie des nombres de laquelle un chainon serait « effacé », surgit un vide, un retranchement, une mort.
C’est pourquoi, dans notre déploiement, nous avons choisi de remplir la lettre ת (Tav) dans sa forme la plus simple : תו, sans le י (yod).
Pourquoi ne pas écrire תיו ?
Parce que le י (yod), qui représente la Sagesse, la ‘Hokhmah (חכמה), incarne la dimension masculine, celle qui initie, qui donne. Graphiquement, il ressemble à une goutte, à une semence.
La Tav, en revanche, est la dernière lettre de l’alphabet, le récipient ultime. Elle représente la féminité dans sa plénitude, celle qui reçoit, contient, accomplit.
Elle représente la Royauté, la Malkhout (מלכות), dépourvue d’existence propre, mais capable de tout accueillir.
Pour ainsi dire, en lui ôtant le yod de son sein, on ôte sa semence, sa source de réalisation.
C’est le reflet exact de ce que font les fils de Yehoudah : ils expulsent la semence par terre, refusent d’introduire leur semence à l’intérieur de la matrice féminine. Ils refusent de transmettre la Hokhmah (חכמה) — la sagesse — dans la Malkhout (מלכות) – la Royauté.
Alors surgit une brisure. Un manque apparait. Un vide s’ouvre.
Et avec lui, un retranchement existentiel.
Résumé et clôture de notre unité 7
1. תו
Nous avons déployé la lettre ת (Tav) sous la forme תו, sans le YOD, « lettre semence ». La valeur numérique de תו est 406 (400+6).
Or, notre verset comporte 28 lettres, et la somme cumulative de 1 à 28 (1 + 2 + … + 28) donne précisément 406.
Autrement dit : ת’ו.
2. מבגתכ
La somme des lettres révélées par la méthode ATBACH appliquée au mot Israël — soit מבגתכ — est 465.
מבגתכ | כ | ת | ג | ב | מ | |
465 | = | 20 | 400 | 3 | 2 | 40 |
3. וירע בעיני יהו-ה אשר עשה וימת גם אתו
La guématria de notre verset (Béréchit 38,10) est 2.236 :
אתו | גם | וימת | עשה | אשר | יהו-ה | בעיני | וירע | ||
2.236 | = | 407 | 43 | 456 | 375 | 501 | 26 | 142 | 286 |
4. Mise sous « tension »
Nous avons mis en tension trois pôles :
- le premier verset de la Torah lié à Israël : 2.701
- le verset de Béréchit 38,10 : 2.236
- et la forme ATBACH d’Israël : 465
Le lien est éclatant :
2.701 – 2.236 = 465 — soit la valeur exacte de Israël en ATBACH.
Ce verset (38,10) est le 1.130ᵉ de la Torah.
Or, 1.130 = 10 × 113, et 113 est la guématria de כסא כבוד — Trône de Gloire (de Hachem).
Par cet acte des fils de Yéhoudah, Son Trône de Gloire a été, si l’on peut s’exprimer ainsi, « profané », « vidé », et ce dans l’ensemble de la structure séfirotique composée de 10 Sefirot… (D’où : 113 x 10).
Là où la vie aurait dû jaillir, c’est la mort qui est survenue.
Là où aurait dû briller la Présence divine, la Chékhinah (שכינה), c’est le retrait de la Lumière qui s’est imposé.
Toute la Création ne repose que sur l’union du masculin et du féminin, tel que le Zohar nous l’enseigne abondamment.
Hachem n’installe-t-Il pas Son Trône de Gloire (כסא כבוד) uniquement là où cette union s’opère ?
Là où le don rencontre la réception.
Là où la vie naît de leur attachement, de leur fusion.
Dit autrement : toute la Création repose sur l’union de ‘Hokhmah (חכמה) et Malkhout (מלכות).
Et lorsque ces deux dimensions se rejoignent, leur valeur combinée est 569 (73 + 496).
חכמה | ה | מ | כ | ח | ||
73 | = | 5 | 40 | 20 | 8 | |
מלכות | ת | ו | כ | ל | מ | |
496 | = | 400 | 6 | 20 | 30 | 40 |
TOAL : 569 |
Or, comme nous l’avons vu dans l’unité 5 (celle des 3 Patriarches), 569 est exactement la valeur énergétique du nom Israël… couronné de ses Taguim !
Donc, Israël réalise le lien entre ‘Hokhmah (חכמה) et Malkhout (מלכות). Mais il semblerait que pour se faire, Israël doive se couronner… Nous reviendrons sur ce point dans la rubrique consacrée à la prière centrale Chema Israël – Ecoute Israël.
4. Israël : 541 et 569
Nous savons que le nom Israël (ישראל) a pour valeur numérique 541, et 569 lorsqu’il est couronné de ses Taguim.
Ces deux nombres sont des nombres premiers :
-
541 est le 101ᵉ,
-
569 est le 105ᵉ.
Si l’on additionne la suite des nombres premiers successifs jusqu’à 541, on obtient une somme cumulative de 24.134. Et si l’on poursuit cette addition jusqu’à 569, la somme atteint 26.370.
Entre ces deux sommets — 24.134 et 26.370 — s’étend une distance énergétique, une valeur de lien, un canal invisible qui à la fois relie et sépare, maintenant les deux pôles à une tension précisément calibrée.
Or, cette valeur énergétique est : 26.370 – 24.134 = 2.236
2.236 — exactement la valeur numérique de notre verset de Béréchit 38,10.
Masculin et féminin : fondement de toute la Création.
S’attaquer à ce principe suprême équivaut à renier l’existence de toute entité. C’est défier Hachem, tant bien qu’on puisse Le défier, ח’ו. C’est s’attaquer à Sa Torah, dès sa première lettre : le ב (Beit).
En 2025, ce principe est ouvertement dénigré, rejeté, défié.
Au nom de l’amour, de l’humanisme, de la liberté ou du progrès, il est sali, piétiné, renversé.
Vivre ses choix personnels en silence est une chose. Mais les imposer à l’ensemble de la société, les légaliser, les légiférer, et pire encore — les inculquer aux plus jeunes en les inscrivant dans les programmes scolaires : là, un seuil a été franchi.
Et celui qui aime Hachem et Sa Torah — celui qui cherche à L’honorer dans l’étude sincère — sait que tout cela ne se produira pas sans conséquences.
Que cela plaise ou non, la Torah met en garde, et annonce clairement les conséquences du non-respect de ses principes fondamentaux.
Ce baromètre des valeurs humaines nous confirme que, comme nous l’enseignent nos Maîtres, nous sommes définitivement arrivés à la fin des temps.
L’adhésion ou le refus de l’adhésion.
La réception de la Chékhinah ou son retrait.
La Vie… ou la mort.
ישראל
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