La Torah : Artisan des Mondes…
« ואהיה אצלו אמון ואהיה שעשועים יום יום משחקת לפניו בכל עת »
« et j’étais (la Torah) à Ses côtés habile ouvrière (artisan) dans un enchantement perpétuel goûtant face à Lui des joies dans chaque instant » (Michlei, Proverbes, 8,30)
Les Sages d’Israël nous enseignent que la Torah « existait » bien avant la Création des Mondes. De plus, ils nous disent que c’est « avec » la Torah que Hachem a créé les Mondes.
La valeur numérique/énergétique du mot Torah תורה est 611.
תורה | ה | ר | ו | ת | |
611 | = | 5 | 200 | 6 | 400 |
La Qabalah nous enseigne qu’il existe « différents alphabets » ou tout du moins différentes possibilités d’approcher le Texte écrit au travers de « permutations » de lettres entre elles, tout en respectant certains alphabets différents qui « interagissent entre eux » et qui « s’influencent ou s’alimentent » les uns les autres. Pour ainsi dire, l’un se « cachant » dans l’autre, à l’intérieur de l’autre, sur l’autre, en-dessous de l’autre… Chacun dévoilant un message qui complète celui (ceux) de(s) l’autre(s).
Bref, ces « alphabets différents » semblent être imbriqués les uns dans les autres avec, pour nous, l’alphabet classique comme « porte d’entrée ».
Il apparaît assez clairement que les lettres hébraïques sont dans une sorte de mouvement combinatoire continuel que nous ne pouvons approcher, depuis notre condition humaine, que de manière « arrêtée » ou « séquencée ».
Il semble effectivement évident qu’à chaque mot prononcé en hébreu, des ondes insaisissables se propagent dans une sorte d’écho « infini », complètement voilé à nos sens, engendrant d’innombrables structures combinatoires des lettres prononcées. Bien entendu, ce « processus invisible » ne pouvant se « répandre » et ne pouvant « agir concrètement » que proportionnellement au niveau « de sainteté, de pureté, d’ouverture » de l’orateur.
Cela ressemble à certains aspects de la mécanique quantique. Dans notre monde matériel, l’alphabet classique serait ainsi celui qui se manifeste. Il est l’alphabet qui, pour ainsi dire, est « observé, mesuré, ordonné ». Il est donc « contraint » de « s’exprimer » dans notre matérialité selon une seule mesure bien établie qui apporte une cohérence intellectuellement appréhendable pour l’esprit humain. Mais l’homme véritablement, concrètement humble ressemble à une particule détachée de toute observation et de toute mesure lui donnant accès à une forme d’immatérialité. Ce Juste authentique pourra certainement « percevoir », la profondeurs des alphabets et leurs « potentialités ». Ce Juste exceptionnel, sur lequel reposent et se maintiennent tous les Mondes, pourra certainement déclencher des forces et faire émerger dans notre monde matériel des énergies insoupsonnées pour la toute grande majorité d’entres nous et ce, sans doute, par l’intermédiaire des lettres hébraïques « intriquées depuis l’avant création des Mondes ».
La plupart d’entre nous sommes « bouchés, enfermés ». Tous les (nos) « conduits » sont dès lors « obstrués ». Nous ne pouvons donc non seulement rien percevoir ou ressentir de ce « processus » dont le dévoilement semble vouloir jaillir des enseignements des Sages d’Israël, mais encore moins en constater quelques possibles effets dans quelque lieu que ce soit. Le « décrassage », la « désintoxication », la « désinfection » sont compliqués. Ils nécessitent une prise de conscience de nos états dits « bouchés » mais aussi une grande volonté.
Ceci étant, il existe une méthode qui consiste à « remonter le temps » ou à « regarder » ce qu’il y a avant ou derrière les lettres qui se présentent à nous. Pour ce faire, il suffit de prendre les lettres d’un mot et de remplacer chacune d’entre elles par la lettre qui la précède dans l’alphabet classique (voir tableau 2 dans l’onglet « Tableaux » : Cliquez « ici » pour y accéder).
Par soucis de clarté et de simplicité, nommons cet alphabet « -1 ».
Précisons qu’avant la lettre alef א il n’y a pas de lettre puisqu’elle est la toute première lettre de l’alphabet. Dans notre approche, elle reste donc inchangée.
Du coup, ramenons un enseignement du Rav David Menache (ז’ל), concernant le tout premier mot de la Torah qui est בראשית Berechit traduit par « Au commencement ». Passons par les valeurs numériques, ou par les flux énergétiques, engendrés par ces 6 lettres qui composent ce tout premier mot de la Torah, donc בראשית Berechit.
Sa valeur numérique « simple » est 913.
Maintenant, remontons le temps, ou regardons ce qu’il y avait avant ce flux énergétique 913 בראשית Berechit (Au commencement), par l’intermédiaire de l’alphabet « -1 » :
Alphabet classique | בראשית | ת | י | ש | א | ר | ב | |
Guématria classique | 913 | = | 400 | 10 | 300 | 1 | 200 | 2 |
Alphabet « -1 » | אקארט’ש | ש | ט | ר | א | ק | א | |
Guématria « -1 » | 611 | = | 300 | 9 | 200 | 1 | 100 | 1 |
Ainsi, en remontant le temps tout juste avant les tous premiers instants de la Création, nous découvrons un flux énergétique 611. Or, comme nous venons de le voir, 611 est la guématria du mot Torah תורה. Nous retrouvons donc bien de manière allusive et brillante la Torah par l’intermédiaire de sa trace énergétique 611, « voilée » ou « enfouie » « en dessous » des lettres du mot Berechit. Ce flux énergétique 611 précède la Création.
En d’autres termes, comme les Sages d’Israël nous l’enseignent, la Torah « existait » bien avant la Création. Elle la précède et « l’anime », Elle Lui donne « vie ». Elle est « l’Âme » de La Création toute entière.
Dit différemment, la Torah est l’Artisan des Mondes, tel que le verset cité en en-tête nous le dit !
Il ressort des enseignements des Sages d’Israël que la profondeur de la Torah est insondable. L’homme ne pourra en découvrir qu’une mesure qui sera tributaire de ses propres limites. En d’autres termes, toutes limites, intellectuelles ou autres, imposées à la Torah, ne seront que le miroir des limites de celui qui les aura érigées.
Pour oser une analogie réductrice mais néanmoins acceptable à vision humaine, prétendre parvenir à sonder la profondeur de la Torah, donc à la délimiter, pourrait équivaloir à ce que nous saisissions en toute conscience la petitesse de notre planète par rapport à notre soleil, ou que nous saisissions parfaitement la distance qui sépare notre planète du soleil ou encore que nous conscientisions pleinement la chaleur qui émane du soleil à sa source. Et ce, avec la même précision et la même conscience absolue que se jeter du dixième étage d’un immeuble serait fatal. C’est chose impossible pour l’esprit humain qui est confiné dans un référentiel de mesures bien trop limité.
Bien entendu, ceci ne doit en aucun cas empêcher l’homme d’étudier la Torah au mieux de ses possibilités et de ses capacités. Nous sommes malgré nous de facto limités. Nous n’avons d’autre choix que celui d’évoluer dans un système « espace-temps » où ses lois s’imposent à nous. Dans ce système, absolument tout a un début ainsi qu’une fin. Notre monde matériel, y compris le corps humain qui en fait intégralement partie, est par excellence le monde des limites. Et il est sain et saint de s’en souvenir ! Mais que cela ne nous empêche surtout pas de nous laisser envahir par la joie succeptible d’émerger de l’étude de la Torah malgré notre « petitesse effective ». En effet, la joie profonde, indescriptible, qui émane de son étude est particulièrement vivifiante et équilibrante.
Et donc, c’est aussi en ce sens général que l’on peut comprendre les premiers versets de la Torah qui démarre avec la « création et la mise en place » de « jours » et donc de repères temporels. Un premier « schéma » ou une première « structure » de limites s’y dévoile. On y découvre un « édifice » construit sur le chiffre « 7 » qui s’articule selon un système de fonctionnement « 6 + 1 ». La Torah infinie, « artisan » des mondes, s’inscrit dans notre univers matériel, lieu du limité et de la finitude.
Ainsi, dans Sa Grande Bonté, Hachem a donné et confié Sa Torah, écrite en hébreu, à Israël.
C’est sur Israël, et sur nul autre peuple, que repose la responsabilité au combien délicate et lourde, de dévoiler et d’enseigner Sa Torah à l’ensemble des Hommes.