TABLEAU 1 : LA BASE

L’alphabet hébreu compte 22 lettres. Parmi ces 22 lettres, 5 d’entre elles changent de graphie lorsqu’elles clôturent un mot.

Il s’agit des lettres צ ,פ ,נ ,מ ,כ qui deviennent ץ ,ף ,ן ,ם ,ך.

De plus, lorsqu’elles clôturent un mot, et uniquement dans ce cas, elles obtiennent une deuxième valeur numérique comme indiqué en bleu dans le tableau ci-dessous.

L’alphabet hébreu compte donc 22 lettres de base auxquelles s’ajoutent 5 lettres appelées lettres « finales/sofit ».

ט ח ז ו ה ד ג ב א
9 8 7 6 5 4 3 2 1
צ פ ע ס נ מ ל כ י
90 80 70 60 50 40 30 20 10
ץ ף ן ם ך ת ש ר ק
900 800 700 600 500 400 300 200 100

 

Les Sages d’Israël nous enseignent, à travers la Qabalah (קבלה), qu’il existe 231 « portes », correspondant à autant de permutations possibles des lettres de l’alphabet hébraïque (voir à ce sujet le chapitre 2 du Sepher Yetsirah ספר יצירה).
Bien entendu, nous ne rapporterons ici que quelques-unes de ces permutations — les plus connues, et surtout celles qui nous sont accessibles.

Observons maintenant un fait remarquable : le nombre total de « sauts » que doivent accomplir les lettres pour « remonter » vers leur racine première — le Alef (א) — est précisément de 231.

Ainsi :

  • Le beit (ב), seconde lettre de l’alphabet, doit remonter d’un rang pour atteindre le Alef.

  • Le guimel (ג), troisième lettre, doit remonter de deux rangs.

  • Et ainsi de suite jusqu’au tav (ת), la vingt-deuxième lettre, qui doit remonter de 21 sauts pour retrouver le Alef.

La somme de tous ces sauts forme donc :

i=121i=231

Mais selon la Qabalah, ce principe se conçoit en réalité dans l’autre sens : ce n’est pas tant les lettres qui remontent, que le Alef (א) qui descend — suivi du beit (ב), puis du guimel (ג), jusqu’au tav (ת).
Autrement dit, l’ombre du Alef s’inscrit dans chaque lettre, depuis le beit jusqu’au tav. Chaque lettre porte en elle l’empreinte de l’Unité originelle.

C’est dans cet esprit que le roi David (ע״ה), écrit dans les Tehilim (Psaumes), 119:160 :
« ראש דברך אמת » (Roch devarékha emet) — La tête de Ta parole est vérité.
Les initiales en hébreu, appelées rachei teivot (ראשי תיבות, litt. « têtes des mots »), jouent ici un rôle clé.
En prenant les initiales des trois mots — Roch (ר), Devarékha (ד), Émet (א) — on obtient ר״ד א, soit :
« Rèd Alef » (רֵד א) : « Descends, Alef ».

Et le Zohar, dans la paracha de Chemini, nous enseigne de ne jamais rompre le lien qui nous rattache au Alef.

TABLEAU 2 : ATBACH, ALBAM, « +1 », « -1 »

Dans le tableau 2 ci-dessous, nous ramenons 4 méthodes de guématriot, très connues, auxquelles nous aurons régulièrement recours lors de nos études. Ce tableau se lit de gauche à droite. On peut y observer la « substitution » d’une lettre par une autre en fonction de la méthode choisie. Nous y avons également présenté sa valeur numérique de « substitution ».

. ATBACH אתבש : cette méthode consiste à substituer la 1ère lettre de l’alphabet par la dernière (le א alef est remplacé par le ת tav). Ensuite la 2ième par l’avant dernière (le ב beit est remplacé par le ש chin). Et ainsi de suite.

. ALBAM אלבם : cette méthode consiste à remplacer la 1ère lettre de l’alphabet (le א alef) par la 12ième lettre (le ל lamed). Ensuite la 2ième (le ב beit) par la 13ième (le מ mem). Et ainsi de suite.

. « +1 » : cette méthode consiste à avancer d’une position dans l’alphabet. On avance d’un pas. Donc, on substitue la 1ère lettre de l’alphabet (le א alef) par celle qui suit, c’est-à-dire la 2ième (le ב beit). Et ainsi de suite.

. « -1 » : cette méthode est l’inverse de la précédente. On remonte l’alphabet d’une position. Donc, la 22ième lettre de l’alphabet (le ת tav) est remplacée par la 21ième (le ש chin). Et ainsi de suite.

Chaque méthode est évidemment porteuse de sens profond. Nous renvoyons le lecteur aux enseignements des Maîtres d’Israël ע’ה (tel le Ramaq Rabi Moché Qordovero 1522 – 1570, le Ram’hal Rabi Moché ‘Hayim Luzzatto, 1707 – 1746, le Rav Abraham Aboulafia 1240 – +/- 1290,…).

Il est nécessaire de garder à l’esprit qu’une méthode peut présenter certaines variantes. C’est pourquoi il est absolument essentiel de s’accrocher fermement aux enseignement des Maîtres d’Israël ע’ה et de certains Rabanim de notre génération comme notamment le Rav David Menache ז’ל (https://www.youtube.com/@RavDavidMenache), le Rav Michael Sebban שליט’א (Beit haZohar), le Rav Yoel Benharrouche שליט’א (https://www.youtube.com/@ravyoelb),…

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BASE ATBACH ALBAM +1 -1
א 1 ת 400 ל 30 ב 2 א 1
ב 2 ש 300 מ 40 ג 3 א 1
ג 3 ר 200 נ 50 ד 4 ב 2
ד 4 ק 100 ס 60 ה 5 ג 3
ה 5 צ 90 ע 70 ו 6 ד 4
ו 6 פ 80 פ 80 ז 7 ה 5
ז 7 ע 70 צ 90 ח 8 ו 6
ח 8 ס 60 ק 100 ט 9 ז 7
ט 9 נ 50 ר 200 י 10 ח 8
י 10 מ 40 ש 300 כ 20 ט 9
כ 20 ל 30 ת 400 ל 30 י 10
ל 30 כ 20 א 1 מ 40 כ 20
מ 40 י 10 ב 2 נ 50 ל 30
נ 50 ט 9 ג 3 ס 60 מ 40
ס 60 ח 8 ד 4 ע 70 נ 50
ע 70 ז 7 ה 5 פ 80 ס 60
פ 80 ו 6 ו 6 צ 90 ע 70
צ 90 ה 5 ז 7 ק 100 פ 80
ק 100 ד 4 ח 8 ר 200 צ 90
ר 200 ג 3 ט 9 ש 300 ק 100
ש 300 ב 2 י 10 ת 400 ר 200
ת 400 א 1 כ 20 ת 400 ש 300

 

TABLEAU 3 : le « remplissage » ou le « déploiement »

Dans le tableau 3 ci-dessous, nous abordons la méthode qui consiste à « remplir » une lettre en « dévoilant » toutes les lettres qui la composent. Par exemple, la 1ère lettre א se dit alef et s’écrit de manière pleine אלף. Dès lors, elle vaut maintenant la somme des 3 lettres qui la composent, c’est-à-dire le א initial auquel on ajoute les deux autres lettres qu’elle contient « dissimulées » en elle. Donc, אלף vaut 1+30+80=111.

Ici aussi, nos Maîtres nous enseignent qu’il existe différentes manières de « remplir » une lettre. Par exemple, le lettre ו vav peut s’écrire de manière pleine de 3 façons différentes :

  • וו
  • ואו
  • ויו

Dans ce troisième tableau, nous ne présenterons qu’une seule manière de remplir les lettres. A ce sujet, les cours ou conférences du Rav David Menache ז’ל (https://www.youtube.com/@RavDavidMenache) sont très riches.

Dans nos études, nous utiliserons différentes manières de « remplir » les lettres.

Les lettres qui se dévoilent lors de ce « déploiement » peuvent correspondre à une valeur « cachée » ou « contenue en gestation » à l’intérieur de chaque lettre. Cette valeur « cachée », c’est-à-dire la valeur des lettres invisibles au premier niveau, sont reprises en bleu dans ce tableau 3.

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BASE PLEINE CACHEE(S)
א 1 אלף 111 אלף 110
ב 2 בית 412 בית 410
ג 3 גימל 83 גימל 80
ד 4 דלת 434 דלת 430
ה 5 הא 6 הא 1
ו 6 ואו 13 ואו 7
ז 7 זין 67 זין 60
ח 8 חית 418 חית 410
ט 9 טת 409 טת 400
י 10 יוד 20 יוד 10
כ 20 כף 100 כף 80
ל 30 למד 74 למד 44
מ 40 מם 80 מם 40
נ 50 נון 106 נון 56
ס 60 סמך 120 סמך 60
ע 70 עין 130 עין 60
פ 80 פה 85 פה 5
צ 90 צדי 104 צדי 14
ק 100 קוף 186 קוף 86
ר 200 ריש 510 ריש 310
ש 300 שין 360 שין 60
ת 400 תיו 416 תיו 16

 

TABLEAU 4 : LES TAGUIM

Les Taguim, c’est-à-dire les Couronnes, ornent certaines lettres de l’alphabet hébraïque. Chaque Couronne possède une valeur numérique qui est 7. Ainsi, chaque lettre couronée voit sa valeur numérique de base augmentée proportionnellement aux nombres de Couronnes posées sur sa « tête ».

Par exemple, la lettre « beit ב » qui est ornée d’1 couronne voit sa valeur numérique de base, qui est 2, augmentée de 7. En tenant compte de sa Couronne, elle vaut donc 2 + 7 = 9.

Autre exemple : la lettre « guimel ג » est elle ornée de 3 Couronnes. Sa valeur de base, qui est 3, est augmentée de 3 x 7 donc 21. En tenant compte de ses Couronnes, elle vaut donc 3 + 21 = 24.

Et ainsi de suite…

LETTRE TYPE TAGUIM VALEUR
א FORTE 0 0
ב FAIBLE 1 7
ג TRES FAIBLE 3 21
ד FAIBLE 1 7
ה FAIBLE 1 7
ו FORTE 0 0
ז TRES FAIBLE 3 21
ח FAIBLE 1 7
ט TRES FAIBLE 3 21
י FAIBLE 1 7
כ FORTE 0 0
ל FORTE 0 0
מ FORTE 0 0
נ TRES FAIBLE 3 21
ס FORTE 0 0
ע TRES FAIBLE 3 21
פ FORTE 0 0
צ TRES FAIBLE 3 21
ק FAIBLE 1 7
ר FORTE 0 0
ש TRES FAIBLE 3 21
ת FORTE 0 0

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LES NOMBRES PREMIERS

Le Rav David Menaché (1945–2022 זצ״ל), docteur en sciences et enseignant reconnu des secrets de la Qabalah (קבלה), nous rapporte l’importance centrale que revêtent les nombres premiers dans la lecture profonde des Textes sacrés.

Dans la liste des nombres premiers, on trouve le chiffre 1.
Cela peut surprendre : depuis le début du XXe siècle, le consensus mathématique moderne ne considère plus 1 comme un nombre premier. Mais les Maîtres de la Tradition suivent une logique différente.

Pourquoi inclure le 1 ?

D’abord, parce qu’il est le commencement de tout décompte. Ensuite, parce qu’il agit — à l’image du concept de mispar kolel — comme le symbole de l’unité englobante, représentant la totalité de l’ensemble des nombres premiers impliqués dans certaines clés d’interprétation.

Le Sepher Yetsirah (ספר יצירה), dans son premier chapitre, pose une question fondamentale :
« Avant le Un, que comptes-tu ? ». Ainsi, sans le 1, toute liste serait comme bancale, privée de sa source, de sa racine.

Prenons maintenant deux exemples frappants :

✦ 1. Le nom divin Eloh-im (אלה-ים) et les forces (הכחות)

Cet attribut de Hachem, à savoir Eloh-im (אלה-ים), est l’attribut qui représente la nature, la force, la rigueur. Le lien avec « les forces (הכחות) » est donc évident.

Voyons leur valeur numérique/énergétique :

אלה-ים ם י ה ל א
86 = 40 10 5 30 1
הכחות ת ו ח כ ה
439 = 400 6 8 20 5

À première vue, aucun lien direct. Et pourtant : 439 n’est autre que le 86ᵉ nombre premier !

✦ 2. Michael (מיכאל) et Israël (ישראל) (cité par le Rav David Menaché)

מיכאל ל א כ י מ
101 = 30 1 20 10 40
ישראל ל א ר ש י
541 = 30 1 200 300 10

Et là encore, à priori aucun lien.

Or, 541 est le 101ᵉ nombre premier.

Ce lien invisible est d’une élégance saisissante : en effet, selon nos Maîtres l’ange Michael est préposé à Israël !

Notons que « Baal Hakochot » (בעל הכחות) — Maître des forces — a une valeur numérique de 541 :

בעל הכחות ת ו ח כ ה ל ע ב
541 = 400 6 8 20 5 30 70 2

Ces exemples ne sont évidemment qu’un aperçu de la richesse des nombres premiers.
Par leur structure propre, ils tracent des sentiers secrets, sympathiques ou saisissants, selon les cas — mais toujours éclairants — dans les profondeurs de la Qabalah.

Le 1 et les nombres premiers : un signe éloquent

Rapportons ici un signe fondamental, attestant que le 1 doit être inclus dans la liste des nombres premiers.

Comme nous l’avons abordé dans la rubrique Explorations : rayon incident, rayon réfléchi, le principe de ‘Hokhmah est le fondement même de la Création.
Il est le principe premier. Il est donc essentiel et incontournable. Sa présence, son ombre, ou tout au moins sa trace, doivent se retrouver — d’une manière ou d’une autre — dès que l’on observe les structures fondamentales de l’univers. Les nombres premiers en sont une.

Or, la valeur numérique de חכמה – ‘Hokhmah – Sagesse est 73. Et 73 est, justement, un nombre premier.

Et si l’on additionne tous les nombres premiers de 1 à 73, on obtient la somme cumulative de 713.

Nous savons que les cinq livres des Téhilim « correspondent » aux cinq livres de la Torah.
La Torah peut être considérée comme la dimension masculine, celle qui donne, c’est-à-dire חכמה – ‘Hokhmah – la Sagesse.
Les Téhilim, quant à eux, peuvent être vus comme la dimension féminine, celle qui reçoit, c’est-à-dire מלכות – Malkhout – la Royauté, incarnée par le roi David ע’ה.

Voyons maintenant où se situent les 73ᵉ versets de la Torah et des Téhilim :

  • Le 73ᵉ verset de la Torah se trouve en Béréchit 3,17.

  • Le 73ᵉ verset des Téhilim se situe en Téhilim 7,13.

Nous obtenons donc :

Somme cumultative des nombres premiers de 1 à 73 713 713
73ᵉ verset de la Torah 3,17 317
73ᵉ verset des Tehilim 7,13 713

De plus, 713 est la guématria du mot תשובה – Téchouvah (« revenir » : vers sa source, son origine, son essence).

Ajoutons que le 73ᵉ nombre premier est 359 — nous en avons déjà parlé dans et nous y reviendrons plus loin, בּע’ה.

Si l’on supprime le chiffre 1, c’est-à-dire le chiffre incarnant l’unité, des nombres premiers, toute la structure s’effondre, tous les sentiers tracés par les nombres premiers disparraissent.

La Torah et חכמה – ‘Hokhmah – la Sagesse sont donc acolées dès le commencement.
Dit autrement : de la Torah jaillit le premier principe, celui de la Sagesse, ‘Hokhmah (voir notre développement dans Introduction : l’unité inéluctable d’Israël) qui, à son tour, contient le principe de תשובה – Téchouvah (valeur 713), par le biais des nombres premiers.

Ainsi, du sein même de la Torah, émerge, en toute première instance, le principe de חכמה – ‘Hokhmah – Sagesse.

Appliquons maintenant une permutation simple, que nous appellerons « +1 », au mot Torah (תורה) :
Chaque lettre est remplacée par la suivante dans l’alphabet hébraïque.

תורה ה ר ו ת
Classique 611 = 5 200 6 400
תזשו ו ש ז ת
+1 713 = 6 300 7 400

Et 713, c’est donc la valeur numérique du mot תשובה – Téchouvah.
C’est aussi, de manière plus subtile, une signature cachée de חכמה – Sagesse, par les sentiers secrets des nombres premiers puisque 713 correspond à la somme cumulative des 22 premiers nombres premiers, c’est-à-dire de 1 à 73 !

Tableau

Ci-dessous, le tableau reprenant les 30 premiers nombres premiers. La colonne en bleu est la somme cumulée des nombres premiers.

Position Premier ∑  Position Premier Position Premier
1 1 (Un) 1 11 29 130 21 71 640
2 2 3 12 31 161 22 73 713
3 3 6 13 37 198 23 79 792
4 5 11 14 41 239 24 83 875
5 7 18 15 43 282 25 89 964
6 11 29 16 47 329 26 97 1.061
7 13 42 17 53 382 27 101 1.162
8 17 59 18 59 441 28 103 1.265
9 19 78 19 61 502 29 107 1.372
10 23 101 20 67 569 30 109 1.481

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Tableaux

par Sep 24, 2024