« כל מילין דאורייתא מילין עילאין אינון ורזין עילאין »

« Tous les mots de la Torah sont des mots supérieurs et se sont des secrets supérieurs » (Zohar דף קנ’ב).

Les Lettres, les Taguim (les Couronnes) et les Points Voyelles

Les Sages d’Israël nous enseignent que les 22 lettres de l’alphabet hébreu ne sont pas de simples signes conventionnels permettant aux hommes de communiquer entre eux. Si c’est évidemment le cas pour les autres langues créées par les hommes, il n’en est rien des lettres hébraïques inscrites dans la Torah. C’est entre autres dans ce sens que nos Sages nous enseignent que ces 22 lettres de l’alphabet hébreu existaient bien avant la création des mondes. Elles émanent de « hauteurs » insoupçonnées et inaccessibles pour le commun des mortels que nous sommes[1].

Ceci étant, les Maîtres d’Israël nous enseignent que les lettres de la Torah sont le corps du texte.

Fort de cette parabole des lettres étant tel un corps (Rabi Chimon Bar Yo’hai, Tiqounéi haZohar) nos Sages nous enseignent que ce sont les « voyelles », ou plus justement les « points voyelles », car il n’y a pas de voyelles en hébreu, qui sont l’âme des lettres[2]. Elles vont mettre en mouvement les lettres. Elles les animent, elles leur donnent « vie ». Sans ces points voyelles, les 22 lettres de l’alphabet hébreu ne peuvent être prononcées et ne peuvent donc pas transmettre de message audible et intelligible pour l’homme. Elles sont comme en « stand-by ».

Les « points voyelles » vont donc permettre à l’homme de mettre en mouvement « l’information » et « l’énergie » qu’elles contiennent en leur sein. Dès lors, si l’on peut s’exprimer ainsi, l’homme pourra « actionner » les lettres et les points voyelles au travers de la parole.

En définitive, nos Sages nous enseignent qu’il y a plusieurs degrés concernant l’univers des lettres. Nous en ramenons ici 3 :

1. Les lettres, en tant que lettres

2. Les taguim (les couronnes)

3. Les points voyelles

Les lettres sont le premier réceptacle du message de Hachem. Elles sont le premier niveau des « secrets », du « סוד Sod » de la Torah[3].

Au-dessus des lettres se trouvent les « Taguim », les « Couronnes ».

Ainsi, certaines lettres de l’alphabet hébreu sont ornées de ce que l’on appelle un « Tag », une « Couronne ». Chaque Couronne possède également une valeur numérique qui est 7. Dans ce contexte spécifique aux « Taguim », les 22 lettres de l’alphabet hébreu sont subdivisées en 3 catégories :

. Les lettres fortes : ces lettres ne sont pas ornées de Couronne.

. Les lettres faibles : ces lettres sont ornées d’une seule Couronne.

. Les lettres très faibles : ces dernières sont ornées de trois Couronnes.

Les Taguim sont le deuxième niveau des « secrets », du « סוד Sod » de la Torah (voir tableau 4 dans l’onglet « Tableaux » : cliquez « ici » pour y accéder).

Le troisième niveau est celui des « points voyelles ». Nos Maîtres nous enseignent qu’un point «   ̣» vaut 10 ( c’est-à-dire yod י), qu’un pata’h « ַ » vaut 6 (c’est-à-dire vav ו) et qu’un qamèts « ̞ » vaut 6+10 (c’est-à-dire vav ו + yod י), donc 16.

Précisons que notre travail présenté sur ce site n’a certainement pas la prétention de tenter d’expliquer des notions de Qabalah. Nous n’en n’avons absolument pas les compétences.

Cependant, étant donné que nous sommes à la « fin des temps », donc en pleine période de la Délivrance Finale, nous ne pouvons en aucun cas ignorer certains des enseignements issus de la Qabalah. Rachbi, Rabi Chimon Bar Yo’hai, nous l’enseigne dans son Zohar, livre Qabalistique par excellence.

Ainsi, portés par les degrés d’études que Hachem nous a accordé, nous nous appuierons le plus précautionneusement possible sur ces enseignements incontournables et nécessaires issus de la Qabalah. Tout le monde comprendra la différence qui existe entre le fait de s’appuyer sur un enseignement et sur le fait de tenter d’enseigner cet enseignement !

Ci-dessous, nous ramenons un tableau essentiel issu de la Qabalah. Nous y ferons référence lors de nos développements lorsque cela s’avère pertinent.

Degrés d’étude Degrés d’âme « Signes » Mondes Hachem (le Nom) déployé Hachem (le Nom)
יחידה (Yé’hidah) ע’א.ק.
סוד (secret) חיה (‘Hayah) טעמים (taâmim)  ע’האצילות (monde de l’émanation)

יוד הי ויו הי

עב = 72

י
דרש (sollicité) נשמה (Nechamah) ניקוד (pts. voyelles) ע’הבריאה (monde de la création)

יוד הי ואו הי

סג = 63

ה
רמז (allusif) רוח (roua’h) תגים (couronnes) ע’היצירה (monde de la formation)

יוד הא ואו הא

מה = 45

ו
פשט (simple) נפש (néfèch) אותיות (lettres) ע’העשיה (monde de l’action)

יוד הה וו הה

בן = 52

ה

(Cliquez « ici » pour revenir à l’Unité 1).

Nous pouvons observer dans ce tableau :

. qu’en remontant les lettres du Nom ineffable de Hachem, depuis la dernière jusqu’à la première, nous assistons à une élévation de degré, de bas en haut. En effet, on observe une élévation de monde en monde, de niveau de « signes en signes », de niveau d’âme en niveau d’âme ainsi que de niveau d’étude des Textes.

. qu’en descendant les lettres du Nom ineffable de Hachem, depuis la première jusqu’à la dernière, nous assistons évidemment au processus inverse. Nous observons une descente de degré, de haut en bas. En effet, on observe, une descente de monde en monde, de niveau de « signes en signes », de niveau d’âme en niveau d’âme ainsi que de niveau d’étude des Textes.

[1] Voir entre autres le RAMAQ (Rabi Moché Cordovero 1522 – 1570), Pardes Rimonim, portique 27 chap. 1,2 et 3.

[2] En français, l’âme est … l’âme ! Mais, dans le « lachon haqodech », c’est-à-dire la « langue de Hachem » donc l’hébreu, l’âme contient 5 « degrés » différents. Les 3 degrés les plus « connus » sont de bas en haut : le Néfech נפש, le Roua’h רוח  et la Nechamah נשמה.

[3] Voir notamment au tout début de ce cours du Rav David Menache (לʼʼז) : https://www.youtube.com/watch?v=SKZ0X2mmHBg