Unité 3 : le temps et le « non temps » incarnés dans le nom Israël ישראל

Grâce à l’unité précédente, nous pouvons affirmer sans crainte que lorsqu’un enfant d’Israël prononce ce sublime nom, identitaire par excellence, lorsqu’il le lit ou le pense, qu’il le veuille ou non, il rappelle ses Pères et ses Mères. Qu’il en ait conscience ou non, il établit automatiquement une connexion avec ses racines identitaires qui elles-mêmes s’enracinent dans la Torah.

D’une certaine manière, il « applique » sans même le vouloir l’enseignement qui nous apprend le principe du « souviens-toi/zakhor »[1]. De manière classique, la notion de « souviens-toi/zakhor זכור » est évidemment un processus intellectuel et émotif, une commémoration, qui nous replonge dans un souvenir du passé qu’il ne faut pas oublier. Mais, il faut aussi comprendre que « souviens-toi/zakhor זכור » consiste en ce que ce « souvenir » passé « revive » aujourd’hui, qu’il soit concrètement « (ré)activé » dans l’instant présent et que son existence soit ainsi « éternelle » grâce à notre « activation » du « souviens-toi/zakhor ».

Ainsi, ce nom Israël, « cadeau du Ciel », fait « jaillir » les Pères et les Mères d’Israël ainsi que leur racine, la Torah, dans la réalité du moment présent. Ils sont dès lors immortels et enveloppent aujourd’hui chaque enfant d’Israël, véritablement.

Ici encore, on peut ressentir une nouvelle unité qui émerge du nom Israël, celle du temps. Par l’entremise des Pères et des Mères d’Israël qui « sont » ce nom, le passé fait partie du présent et est déjà inscrit dans le futur pour les générations à venir. Et tous deux, présent et futur, « s’amalgament » au passé. Israël est passé-présent-futur, il « unit » le temps ou, appréhendé autrement, il n’y est pas soumis.

La notion de temps, telle que nous la connaissons, n’apparaît dans la Torah qu’au quatrième jour de la création[2]. En effet, c’est ce jour-là que le soleil, la lune et les astres, qui donnent l’existence au « temps matériel » tel que nous le connaissons, sont créés[3]. Donc, les trois premiers jours de la création ne sont pas soumis à notre « temps matériel ».

Le premier jour de la Création se clôture au 5ème verset de la Torah par les termes « … יום אחד Yom e’had/… jour Un ». Ces termes sont généralement traduits par « premier jour ». Or, tel que nous l’enseignent nos Sages, nous devons dire, tel que c’est écrit dans la Torah, « jour Un » ou « jour de l’Unité » et non pas « premier jour ». La différence est évidemment fondamentale.

Ce premier jour de la création nous parle du « dévoilement » de la lumière. Or, nous savons tous aujourd’hui que le temps se « dilate » en fonction de la vitesse de déplacement. Et, selon les connaissances actuelles, le temps « disparait » lorsque la vitesse de la lumière est atteinte. Ainsi, les constats qui découlent des expérimentations scientifiques contemporaines s’accordent avec la Torah. De fait, « lumière et non temps » ou « lumière et unité du temps » s’harmonisent divinement avec ce יום אחד Yom e’had/jour de l’Unité.

Le tout premier verset de la Torah, donc du יום אחד Yom e’had/jour de l’Unité de la création, se situe bien avant la mise en place des astres. Il n’est dès lors pas soumis au « temps matérialisé ». Ce verset est évidemment essentiel. Il dévoile les toutes premières lettres inscrites dans la Torah, précieusement arrangées et assemblées tel que Hachem l’a décrété !

Ce verset a pour valeur numérique 2.701[4].

הארץ ואת השמים את אלהים ברא בראשית
2.701 = 296 407 395 401 86 203 913

Chaque lettre hébraïque équivaut à un nombre mais en plus, chacune d’entre elles peut se déployer selon son propre « remplissage » qui l’habite. Ce déploiement dévoile de nouvelles lettres qui peuvent à leur tour elles aussi se déployer. (Voir tableau 3 dans l’onglet « Tableaux ». Cliquez « ici » pour y accéder).

Ce processus est potentiellement infini[5]. Or, il est extraordinaire de découvrir que la valeur numérique du nom Israël, au niveau de son deuxième « déploiement », vaut… 2.701 !

541 ל א ר ש י
1.075 למד אלף ריש שין יוד
2.701 למד מם דלת אלף למד פה ריש יוד שין שין יוד נון יוד ואו דלת

Israël est unit au jour Un, Le jour de l’Unité. Israël est inscrit dans le Un. Israël (est) UN – ישראל אחד !

Cette correspondance numérique ou énergétique « 2.701 », préexistante au « temps matériel », semble nous dévoiler une spécificité supplémentaire très particulière et intrinsèque à Israël : son insoumission à ce « temps matériel » ou, présenté autrement, son éternité.

A vision humaine, ceci est peut-être compliqué à concevoir et pourrait peut-être même être perçu comme « tiré par les cheveux ». Et pourtant, en l’an 2.025 de l’ère commune, lorsque l’on se penche sur le parcours insolite de ce peuple unique qui aurait dû disparaître mille et une fois, lorsque l’on scrute rationnellement son histoire en particulier, et l’histoire des nations en général, on ne peut être qu’interpelé par ce « dévoilement mathématique ». Il nous « annonce » « l’immortalité » d’Israël. Et de fait, l’histoire entérine cette annonce et l’atteste au travers de l’invraisemblable survie de ce peuple, et ce depuis plusieurs…millénaires ! Non seulement Israël existe toujours mais, de surcroit, Israël, porté par la Torah, est revenu sur sa terre, tel que cela est explicitement annoncé dans le Tanakh !

Ainsi, les chiffres cachés, ou les « charges énergétiques », enfouis au sein du nom Israël s’ancrent dans les vingt-huit lettres des sept premiers mots de la Torah. Ils nous ont dévoilé d’entrée de jeu l’Unité de tout Israël, son immortalité et donc son éternité[6].

Voici une troisième unité dévoilée : celle du temps et du non temps « incarnés » dans un nom : ישראל (Israël).

 [1] Chemot 20,7 : « Souviens-toi du jour le Chabat… » « זכור את יום השבת… ». Le Chabat ne fait pas partie du passé. Il est « (ré) activé » ou « accueilli » par Israël tous les septièmes jours de chaque semaine. La Torah écrit dans Chemot 31,16 : « pour faire le Chabat » « לעשות את השבת ». Le verbe utilisé est « faire לעשות » qui indique notre monde, celui de l’action concrète, palpable (עולם העשיה). Voir entre autres le cours du Rav Michael Sebban (Beit HaZohar : beithazohar.com) sur Zohar « Ytro » de dimanche.

[2] Berechit 1,14.

[3] Ou, selon Rachi, mis en place et non pas créés.

[4] בראשית ברא אלה’ים את השמים ואת הארץ : 913+203+86+401+395+407+296 = 2.701.

[5] Voir tableau 3.

Par exemple, la première lettre de l’alphabet hébreu est א et vaut 1. Cette première lettre se prononce « alef » et s’écrit de manière pleine אלף. Dès lors, elle vaut maintenant la somme des 3 lettres qui la composent, c’est-à-dire le א initial auquel on ajoute les deux autres lettres qu’il contenait « dissimulées » en lui. Dans ce cas אלף vaut 1+30+80=111. Et ainsi de suite. Soulignons qu’au travers des lettres et de leurs déploiements, nous observons parfaitement la notion de « finitude » qui possède en elle « l’infini ».

[6] En tant que peuple.