Unité 4, volet 1 : l’unité des générations
Les 5 lettres qui composent le nom Israël ישראל semblent véritablement, assurément, concrètement, être l’essence absolue, un « ultra concentré », du « concept, du Principe Israël ».
Rentrons à présent plus en profondeur dans ce nom étincelant.
Nous avons vu dans l’unité 2 que la lettre « Yod / י » est la première lettre de deux des trois Patriarches et la lettre « Rèch / ר » celle de deux des quatre Matriarches[1]. Ces quatre initiales sont donc concentrées en deux lettres. Ainsi, le « Yod / י » en « camoufle » un autre, et le « Rèch / ר » « camoufle » lui un autre « Rèch / ר ».
De plus, la Torah nous relate que Rachel/Ra’hel רחל et Léa/Leah לאה ont toutes les deux donné leur servante respective – Bilha/Bilhah בלהה et Zilpa/Zilpah זלפה – comme épouse à leur mari Jacob/Yaaqov[2]. La Torah nous relate que ces deux servantes ont chacune donné naissance à deux fils à יעקב Jacob/Yaaqov[3]. Elles sont donc mères[4] de quatre des douze fils de Jacob/Yaaqov [5], mais, contrairement aux 4 autres Mères d’Israël, elles n’ont pas le statut de « Matriarches ».
Bilha/Bilhah בלהה et Zilpa/Zilpah זלפה sont donc toutes les deux « cachées » ou « contenues » dans le nom Israël par l’intermédiaire de Rachel/Ra’hel רחל et Léa/Leah לאה. En effet, le sens obvie du Texte nous l’enseigne dans Berechit, chapitre 30 verset 3 : « ותאמר הנה אמתי בלהה בא אליה ותלד על ברכי ואבנה גם אנכי ממנה » « Elle (Ra’hel) dit : Voici ma servante Bilha, viens vers elle. Elle enfantera sur mes genoux, et je serai construite (j’aurai des enfants) moi aussi par elle ». Six versets plus loin (verset 9), c’est Léa/Leah לאה qui donnera sa servante pour épouse à Jacob/Yaaqov.
Le nom Israël ישראל compte donc de manière limpide mais aussi de manière quelque peu « camouflée » dans le « Yod / י » et le « Rèch / ר » les 3 Patriarches et les 4 Matriarches d’Israël. Mais il contient aussi 2 Mères supplémentaires, mais cette fois de manière « cachée » à « l’intérieur » de Rachel/Ra’hel רחל et Léa/Leah לאה.
Selon cette approche plus subtile, plus profonde, nous pouvons donc dire que les neuf Pères et Mères géniteurs du peuple Israël sont inscrits dans le nom Israël ישראל.
Les Sages d’Israël nous enseignent que la place d’une lettre dans un mot n’est pas fortuite. Les initiales, les lettres médianes et les lettres finales d’un mot ont donc intrinsèquement leur importance et leur propre sens ou « apport »[6].
Considérons les initiales et les finales des neuf noms particuliers des Pères et Mères d’Israël. Nous obtenons pour les initiales une valeur numérique de 760[11]. Pour les lettres finales, nous obtenons 197[12].
זלפה Zilpah | בלהה Bilhah | לאה Leah | רחל Ra’hel | יעקב Yaaqov | רבקה Rivqah | יצחק Yits’haq | שרה Sarah | אברהם Avraham | |
760 | 7 | 2 | 30 | 200 | 10 | 200 | 10 | 300 | 1 |
197 | 5 | 5 | 5 | 30 | 2 | 5 | 100 | 5 | 40 |
Nous avons vu dans l’unité 2 que le nom « Israël/Ysrael » ne se dévoile explicitement dans la Torah qu’une fois tous les Pères et toutes les Mères d’Israël unis comme il se doit. (A ce stade, nous parlons donc bien de tous les géniteurs et de toutes les génitrices des douze tribus d’Israël).
Pour atteindre ce lieu, la Torah a « accompli » ou « utilisé » 956 versets. Ce n’est donc qu’au 957ème verset de la Torah qu’apparaît pour la toute première fois le nom Israël[13].
Or, si l’on additionne les initiales, c’est-à-dire la tête des noms des neuf Pères et Mères d’Israël, avec leur lettre finale, qui, pour ainsi dire, représentent la fin d’un processus (le talon), nous découvrons 760 + 197 donc 957 !
Concluons ce premier volet de l’unité 4 par la guématrie des 3 mots qui sont le titre ou le coeur de cette étude, à savoir :
La Torah : Racine (d’)Israël – התורה : שרש ישראל.
Nous découvrons : 616 + 800 + 541 = 1.957 donc 1.000 + 957 !
Nos Sages nous enseignent que 1.000 renvoie à l’unité. On peut donc dire que 1.000 renvoie au premier livre de la Torah, à son premier chapitre, à son premier jour (jour de l’unité), à son premier verset ou à son tout premier mot, c’est-à-dire « בראשית Béréchit ».
Nos Sages nous enseignent par ailleurs que 1.000 ans sont « comme 1 jour pour Hachem » suivant le verset dans Tehilim 90,4 :
« כי אלף שנים בעיניך כיום אתמול » « car mille ans à Tes yeux sont comme (le) jour d’hier… » .
Considérons les mots « אלף שנים בעיניך » « mille ans à Tes yeux (les ‘yeux’ de Hachem) ». La guématria de ces 3 mots est 111+400+162 c’est-à-dire 673.
Toutefois, il est absolument remarquable de découvrir qu’en appliquant la méthode ATBACH (voir tableau 2 dans l’onglet « Tableaux » : cliquez « ici » pour y accéder), on découvre 426+61+426 c’est-à-dire 913. Or 913 est la guématria du tout premier mot de la Torah qui est « בראשית Béréchit » (2+200+1+300+10+400) !
Par le prisme de l’alphabet ATBACH qui joint l’alphabet de dimension masculine à l’alphabet de dimension féminine (voir chap. 4 de la porte 27 du Pardes Rimonim du Ramaq, cours de Michael Sebban, Beit HaZohar, 25è minute), nous voici ramené en un clin d’oeil au premier mot de la Torah, c’est-à-dire « בראשית Béréchit », qui est aussi le nom du premier Livre de la Torah.
A partir de ce point de départ c’est-à-dire « בראשית Béréchit », 957 versets plus loin se dévoile à l’humanité « ישראל Israel ».
חזק הוא ברוך
[1] Le Youd/י : Isaac/Yits’haq יצחק et Jacob/Yaaqov יעקב. Le Rech/ר : Rébecca/Rivqah רבקה et Rachel/Ra’hel רחל.
[2] La servante de Léa s’appelle Zilpa/Zilpahזלפה . L’initiale de son nom est un « zayin ז ». La servante de Rachel s’appelle Bilha/Bilhah בלהה. L’initiale de son nom est un « beit ב ».
[3] Bilha/Bilhah בלהה est la mère de Dan/Dan דן et Nephtali/Naftali נפתלי. Zilpa/Zilpah זלפה est la mère de Gad/Gad גד et Acher/Acher אשר.
[4] Berechit 30,5 ; 30,7 ; 35,25 ; 46,25 ; Divrei hayamim 1 (Chroniques 1) 7,13 ; Berechit 30,10 ; 30,12 ; 35,26 ; 46,18.
[5] D’une certaine manière, on pourrait « ouvrir le concept Israël ישראל » et envisager qu’il devienne alors un nom de sept lettres en splittant les 2 Youd/י et les 2 Rech/ר. Et ensuite évoluer vers neuf lettres en ajoutant les initiales des 2 « servantes ». Nous aurions alors 7 lettres : 541+200+10=751. Ensuite 9 lettres : 751+2+7=760.
Remarquons que les mots « Ismaël fils d’Abraham/Ychmaêl ben Avraham ישמעאל בן אברהם » (Berechit 28,9) valent 751. Et aussi que les mots : « Il alla Esaü vers Ismaël/Il alla Essav vers Ichmaêl וילך עשו אל ישמעאל » (ibid.) valent 924. En y ajoutant à 924 les Taguim (voir tableau 4) et ensuite en tenant compte des lettres finales (voir tableau 1), on découvre 1.502 qui est égal à 751 + 751. Et de surcroît, la somme des lettres médianes de ces quatre mots (שמעא ש יל 40+300+411) vaut … 751.
[6] Par exemple, l’initiale d’un mot induit une impulsion, un rythme, un ordre. Voir les cours du Rav Michael Sebban (Beit HaZohar : beithazohar.com) sur « Le Verger des Grenades/Pardess Rimonim » de Rabi Moché Cordovero (Tsfat, 1522-1570), portiques des lettres et des permutations (Portiques 27 et 30).
[11] א י י ש ר ל ז ר ב : 1+10+10+300+200+30+7+200+2=760.
[12] ם ק ב ה ה ה ה ל ה : 40+100+2+5+5+5+5+30+5=197.
[13] Voir Unité 1, note 1.