Unité 4, volet 2 : l’unité des générations

Poursuivons notre exploration de l’unité 4.
Déployons à présent cette puissante « particule élémentaire » qu’est Israël (ישראל), afin d’en révéler la charge « intérieure ».

Pour cela, plongeons dans ses racines : additionnons les valeurs numériques des trois Patriarches et des quatre Matriarches, ainsi que des deux mères n’ayant pas le statut de Matriarches.
Nous découvrons, pour ces neuf noms, une valeur totale de 1.888.

TOTAL זלפה בלהה לאה רחל יעקב רבקה יצחק שרה אברהם
1.888 122 42 36 238 182 307 208 505 248

C’est depuis cette source originelle, cette charge énergétique 1.888, que va émerger l’ensemble des générations d’Israël à travers l’Histoire, à commencer par les douze fils de Jacob — les douze tribus, première génération du peuple d’Israël.

Ce point de départ inaugure le principe d’engendrement : la dynamique des générations.
À partir de cette matrice première, la Terre d’Israël sera ensuite répartie en territoires distincts. C’est le début du détail, du particulier — issu du global, des Têtes.

La notion de génération : דר

Le mot « génération », en hébreu דר (dor), est souvent redoublé dans le Tanakh pour signifier la continuité [2]  : דר דר.

Sa valeur numérique est :

ד (4) + ר (200) + ד (4) + ר (200) =408

Comme expliqué dans la rubrique « Tableaux » (cf. tableau 3 : cliquez « ici » pour y accéder), les lettres hébraïques peuvent être déployées, révélant ainsi leur potentiel intérieur.
Ce déploiement, comparable à un « accouchement », manifeste ce que la lettre portait en « gestation ». Ainsi révélées, les lettres agissent concrètement dans notre réalité.

Appliqué à דר דר, ce déploiement produit exactement la valeur 1.888 — celle des Pères et Mères d’Israël.

דר ר ד
דלת ריש ריש דלת
944 x 2 = 1.888 = 510 434

Continuité et engendrement : le cœur de l’Histoire d’Israël

Ce déploiement révèle un double mouvement :

  1. La répétition du mot דר exprime la continuité temporelle ininterrompue et sans fin.
  2. Le déploiement des lettres exprime allusivement l’engendrement, la transmission générationnelle.

Ces deux dimensions — continuité et engendrement — forment ensemble le cœur battant de l’Histoire d’Israël : une chaîne ininterrompue de générations, issues d’une racine commune.

Un lien intergénérationnel indissociable

Cette cellule originelle — 1.888 — met en mouvement un processus qui relie chaque génération d’Israël à toutes les autres, sans rupture possible.

Toutes sont rattachées à leur racine : aux Pères et Mères fondateurs — et, en définitive, à la Torah, source première.
Sans la Torah, il n’y aurait ni Avraham, ni Sarah, ni Israël, חס ושלום.

1.888 est ainsi le cœur battant de cette transmission, la force gravitationnelle qui unit toutes les générations.

1.888 = 32 × 59 : le cœur dans le cœur

Cette valeur se décompose en deux facteurs hautement significatifs :

  • 32 : valeur de לב (lev / cœur)
  • 59 : valeur de לב vocalisé et couronné → לֵב (animé par son souffle)

לב « cœur simple » = 32
לֵב « cœur couronné et animé » = 59
32 × 59 = 1.888

Ce « double cœur », à la fois nu et vivifié, forme une unité vivante, un cœur pleinement animé.

לב :

לב ב ל
32 = 2 30

לֵב :

לֵב ב לֵ
Lettre 2 30
Taguim 1 x 7 = 7 0
Points-voyelles 0 2 x 10 = 20
Total : (30+2)+(0+7)+(20+0) = 59

Lien entre Tsitsit, Kavod et la racine 1.888

Ce lien se reflète aussi dans la mitsvah des ציצת (Tsitsit) (Bamidbar 15,38) :

  • ציצת = 590 = 59 × 10
  • Il y a 32 franges : 2 × 4 × 4
  • כבוד (Kavod / honneur) = 32

Ainsi :

ציצת × כבוד = 590 × 32 = 18.880 = 1.888 × 10

Lorsque l’enfant d’Israël se couvre des Tsitsit, il s’enveloppe de ses racines.
Il rappelle à lui-même ses Pères et Mères, et à travers ce geste, il leur rend honneur — Kavod.

Et lorsqu’il place les Tsitsit entre ses doigts, dans la première partie du Chema, et les dépose ensuite sur son cœur, ce geste devient plus qu’un acte individuel : il devient un acte physique, concret, par lequel cet enfant d’Israël connecte tout Israël — les uns aux autres — dans un même geste, dans un même lien, dans un même « battement », enraciné dans les coeurs des Pères et des Mères fondateurs du peuple Israël.

Le cinquième commandement : inclusion directe dans 1.888

Le lien avec le cinquième commandement devient alors lumineux :

« Honore ton père et ta mère » — כבד את אביך ואת אמך (Exode 20,12 ; Chemot, Yitro)

  • Valeur numérique simple : 928
  • En tenant compte des lettres finales (sofit), leur seconde valeur énergétique donne :
    → 1.888
כבד את אביך ואת אמך אמך ואת אביך את כבד
928 = 1+40+20 = 61 6+1+400 = 407 1+2+10+20 = 33 1+400 = 401 20+2+4 = 26

(Pour rappel, lorsqu’elles clôturent un mot, 5 lettres parmi les 22 lettres de l’alphabet hébreu obtiennent une seconde valeur numérique)

כבד את אביך ואת אמך אמך ואת אביך את כבד
1.888 = 1+40+500 = 541 6+1+400 = 407 1+2+10+500=513 1+400 = 401 20+2+4 = 26

Ce n’est évidemment pas une simple coïncidence, mais bien une inclusion profonde du cinquième commandement au cœur de cette quatrième unité : l’unité intergénérationnelle d’Israël.

Il en découle la nécessité — inévitable et structurante — du kavod, l’honneur, que chaque enfant d’Israël, dans chaque génération, doit à ses ascendants.

Par sa charge énergétique 1.888, cette unité est étroitement intriquée au cinquième commandement.

Kavod et enracinement : une exigence existentielle

L’évidence s’impose : tout enfant d’Israël doit honorer Israël dans toutes ses dimensions.
Seuls un refus du bon sens, une mauvaise foi, ou un entêtement opaque peuvent conduire à rejeter ce principe fondamental.

Il devient alors essentiel et vital d’honorer — concrètement, véritablement — :

  • La Terre d’Israël
  • Le Peuple d’Israël
  • La Nation d’Israël
  • L’Etat d’Israël
  • Les Pères et Mères d’Israël
  • Ses racines, son Histoire, ses générations
  • Et sa Torah, transmise et confiée à Israël !

חזק הוא ברוך

Un enseignement du Zohar – Le cœur et le cerveau

Clôturons cette unité par un enseignement du Zohar, transmis et commenté par le Rav Michaël Sebban ici : Hoq LéYisrael, Zohar Chela’h Lekha, lundi : lien YouTube.

Rabbi Shimon Bar Yohaï (RaChBi) nous enseigne :

« … car là-bas (au milieu du corps) demeure le cœur qui est (la subsistance) la puissance de tout le corps, et de là-bas tout le corps est nourri et tous ces membres du corps sont nourris de là-bas. Et ce cœur s’unit et se fortifie dans le lieu supérieur de l’en-haut, qui est le cerveau de la tête … » (Traduction du Rav Michaël Sebban).

Il n’est donc pas surprenant que la somme des valeurs numériques des Pères et Mères d’Israël soit 1.888, soit 32 (לב) × 59 (לֵב).

L’allusion est magnifique. Et l’enseignement qu’elle porte est crucial, salvateur.

Nous sommes en 2025 de l’ère commune, et ce message — enfoui — résonne aujourd’hui avec une pertinence saisissante.

Porté par le Zohar et par les convergences numériques, il devient évident qu’un enfant d’Israël qui ignore ses racines — ou pire, les renie — se condamne à une existence instable, sans puissance.
Il se coupe de son flux nourricier,
il empêche l’union du cœur et du cerveau dont parle RaChBi.

Pour Israël, les Pères et les Mères prennent vie dans la Torah, qui est la Source des sources.
Une fois encore, le sens « sollicité »  est limpide.

Un enfant d’Israël qui déconsidère, ou pire, renie la Torah ח״ו (‘has véchalom),
c’est comme s’il se vidait de sa vitalité, de sa substance la plus profonde.
Il devient, pour ainsi dire, un vivant sans vie — un « mort-vivant ».

Et ce n’est pas un hasard si :

  • La première lettre de la Torah est ב (bet)
  • La dernière est ל (lamed)
    → ensemble, לב (lev) : le cœur

La Torah est le cœur battant du peuple d’Israël.
L’abandonner, c’est se déraciner du souffle même de la vie.

Un enseignement universel

Et bien que cet enseignement soit enraciné en Israël, il porte une résonance universelle.
Il est omniprésent dans la Torah, qui abonde de passages — parfois presque répétitifs — énumérant les filiations familiales des personnages bibliques, qu’ils soient israéliens ou non.

Quel être sensé pourrait ignorer cette vérité existentielle fondamentale ?
Celle qui structure en profondeur l’identité intérieure de tout individu ?

L’ignorer, c’est s’exposer à l’errance.
C’est rompre le fil de sens qui relie l’homme à lui-même, à ses racines, à sa destinée.

C’est précisément ce que l’on observe dans le monde occidental contemporain.
Les identités y sont méthodiquement déconstruites. Les âmes sont déracinées. La mémoire est effacée.

Les psychés, désorientées, errent sans repères.
Elles se jettent sur les idéologies du moment — comme des chiens affamés à qui l’on jette des os secs, vides de chair, morts.

Car, contrairement à ce qu’on voudrait lui faire croire, l’homme ne peut vivre comme un animal… un genre d’animal cultivé, doté du don de la parole et de la réflexion intellectuelle.
Sa grandeur innée, son essence spirituelle, le pousse à un besoin irrépressible : se sentir utile, enraciné, aligné…connecté !

Et aucun plaisir, aussi sophistiqué soit-il, ne peut combler ce besoin génétique de sens et de lien.

Ainsi, l’homme ne peut vivre sans savoir d’où il vient.
Ignorer son origine, c’est ne plus savoir qui l’on est, ni où l’on va.

On marchera alors sur un chemin imposé par d’autres, tout en pensant l’avoir choisi librement.

Honorer ses Pères et ses Mères — sans qui nous n’existerions pas — :
tel est le cinquième commandement, adressé en vérité à toute l’humanité.

Honorer ses Pères et ses Mères,
c’est réactiver la mémoire vivante, nourricière, essentielle.

C’est reconnecter notre cœur, ainsi que celui du peuple tout entier, à sa source.
C’est permettre à notre cœur collectif, nourri par chaque cœur individuel,
de battre à nouveau à l’unisson de notre histoire, notre essence, notre Torah.

חזק הוא ברוך

Voici dévoilée la quatrième unité :
celle de toutes les générations d’Israël, unies entre elles par une même racine,
une même force intérieure, un même souffle, un même cœur — לב.

Une unité enfouie dans un nom : ישראל (Israël).

[2] « וזה זכרי לדר דר » « et cela est Mon souvenir de génération (en) génération » Chemot 3,15 ; « מלחמה ליהו-ה בעמלק מדר דר » « guerre de Hachem contre Amaleq de génération (en) génération » Chemot 17,16.

[5] Notons que 1.000 renvoie à l’unité. En effet, en hébreu, mille se dit èlèf/אלף. Il s’écrit exactement de la même manière que le chiffre 1, alef/אלף. (Voir entre autres Rav Abraham Aboulafia « Lumière de l’Intellect/Or hasékhel אור השכל  », éditions de l’éclat/Beit ha-Zohar, traduit et annoté par Michaël Sebban, page 107).

Quant au chiffre 8, il est connu que son iconographie est naturellement associée à l’infini (∞)…

Ainsi : « 1.000  888 : unité  infinie ».

Rajoutons cette guématrie extraordinaire des quatre mots ci-après, qui se trouvent dans le livre de Malakhi מלאכי chap. 3 verset 6 « bb » :  « Je suis Hachem Je ne change pas »

« אני יהוה לא שניתי »

61+26+31+770=888

Voir, entre autres, à ce sujet le début du cours vidéo n°8 intitulé « Le « ‘hiloul » et le « kidouch » » du Rav Yoel Benharrouche sur le livre « Derekh Hachem » de Rabi Moché ‘Hayim Luzzatto, le Ram’hal.

[6] 32×59=1.888. Remarquons que 1.888 compte 12 diviseurs (12 fils, 12 tribus). Et remarquons que Le Nom de 4 lettres Hachem יהו-ה a 12 permutations.

[10] Voir Rachi sur Cantique 5,2 : « et mon Cœur éveille (veille)/vélibi êr ולבי ער » : mon Cœur, c’est HaQadoch Baroukh Hou/Le Saint béni soit-Il… etc…

Rav Michael Sebban (Beit HaZohar : beithazohar.com) : Zohar Wayaqhel mardi (page 325, note 4 « Zohar ‘Hoq le Israel CHEMOT ») qui ramène le Midrach Rabbah Cantique 5,2.

Voici les quatre premiers mots de ce verset des Cantiques : « אני ישנה ולבי ער » « Je dors mais mon Cœur est éveillé ». La valeur numérique simple de ces quatre mots est 744. Mais, lorsqu’on remplit les lettres, qu’on les ouvre, lorsqu’on les déploie, comme ci-dessous, on obtient 1.888 !

ער ולבי ישנה אני
עין ריש ואו למד בית יוד יוד שין נון הא אלף נון יוד
130+510=640 13+74+412+20=519 20+360+106+6=492 111+106+20=237

237 + 492 + 519 + 640 = 1.888 !

[17] Ce que l’on nomme en français « les dix commandements » se dit en hébreux « עשרת הדברות » qui signifie « Dix Dires » ou « Dix Paroles ».